Quelle transition agro-écologique pour l’agriculture ? - ImPACtons!

Le modèle de production agricole, l’aménagement du territoire, le développement économique ont un impact sur la qualité de l’eau que nous buvons, de l’air que nous respirons et des sols mais aussi sur la biodiversité et le climat. L’agriculture a une responsabilité directe sur ces enjeux car elle agit à l’échelle locale sur les environnements naturels et sociaux : en fonction des pratiques agricoles, elle peut ainsi avoir un effet bénéfique ou négatif sur l’environnement et la santé. Inversement, les agriculteurs subissent, parfois très durement, les dérèglements du climat ou des écosystèmes.

Quel est le rôle des aides de la Politique Agricole Commune face à ces enjeux locaux et globaux, qu’ils soient climatiques, de biodiversité ou sanitaires ? Les agriculteurs sont-ils les seuls à pouvoir décider du modèle productif qu’ils choisissent ? Peut-on produire suffisamment et mieux ? Comment accompagner les agriculteurs pour qu’ils puissent faire face à ces défis qui affectent déjà leur quotidien ?

Vos contributions sur ce sujet nous intéressent ! Nous vous soumettons notamment les questions suivantes et n’hésitez pas à nous en proposer d‘autres.

Eau, air, sol, biodiversité : quels apports par et pour les agriculteurs ?

L’agriculture est intimement liée aux ressources naturelles et aux écosystèmes. Outre la production de nos aliments, elle contribue à des valorisations diverses : les forêts et les prairies pâturées sont des “puits de carbone”, les haies évitent des dégradations du sol et favorisent la reproduction des oiseaux, les chemins permettent aussi la promenade ou la randonnée, les champs travaillés protègent des incendies, les paysages constituent une trace vivante et un héritage précieux des anciennes sociétés rurales.

Les relations entre l’homme et la nature sont diverses et conduisent à des visions différentes : certains prônent des changements de pratiques limités, espérant que les problèmes liés aux environnements naturels ne seront que conjoncturels ou non prioritaires, d’autres estiment que la seule solution aux défis écologiques sera la réduction de l’emprise humaine sur le monde biologique. Entre ces différentes approches, de nombreuses nuances existent, ouvrant la voie à de multiples modèles agricoles.

Comment valoriser les bénéfices que les agriculteurs peuvent offrir à leurs environnements et s’attaquer parallèlement aux nuisances écologiques et sanitaires causées par certaines pratiques agricoles ? Quelle utilisation des produits phytosanitaires ? Que veut dire la transition agro-écologique pour le monde agricole ? Vers quoi doit-elle le conduire ? Pour quelles conséquences ? Un contrat de confiance sur les ressources et la biodiversité, dont les termes seraient à définir avec l’ensemble de la société, est-il à trouver ?

Cette carte repose sur les données de vente et non d’utilisation. Les grandes différenciations géographiques sont cependant suffisamment nettes pour relier l’usage des produits phytosanitaires présentant des dangers aux grandes cultures du Bassin parisien et du Nord ainsi qu’aux régions viticoles et horticoles.
Les aires protégées, c’est-à-dire les espaces où la biodiversité fait l’objet de politiques de préservation spécifiques, dessine une autre carte de la France non moins étendue, désormais, que celle des régions agricoles. L’une n’est pas l’envers de l’autre puisque le Massif central et le Morvan ainsi que les moyennes montagnes alpines et pyrénéennes sont des zones de coexistence entre production par le sol et protection de la nature.

Dérèglements climatiques : comment l’agriculture peut-elle diminuer son impact et s’adapter ?

L’agriculture est un secteur émetteur important de gaz à effet de serre (GES). En Europe, elle contribue à hauteur de 10% aux émissions de GES, et en France à hauteur de 16%. Contrairement aux autres secteurs émetteurs, les principaux gaz émis par l’agriculture (protoxyde d’azote et méthane) sont liés au processus biologique complexe de production et non à l’émission de dioxyde de carbone (CO2). Elle est à la fois source et puits d’émission puisqu’elle peut stocker et déstocker du carbone dans les sols, assurant quand elle stocke un rôle positif dans la lutte contre le dérèglement climatique.

En outre, les agriculteurs sont fortement touchés par les effets du dérèglement climatique : les besoins en eau augmentent, les régimes de précipitation varient de plus en plus, la fréquence et l’intensité des aléas climatiques (inondations, sécheresses, crues) s’intensifient, de nouvelles maladies ou parasites apparaissent… Les conséquences peuvent être très importantes sur les rendements ou les cultures et donc sur l’équilibre économique d’une exploitation. L’agriculture doit donc adapter ses modes de production et augmenter ses capacités de résilience face aux risques (en termes de méthodes de prévention, d’assurances, d’organisation…).

Un changement majeur dans les manières de cultiver la terre et d’élever les animaux est-il nécessaire ? Comment diminuer l’impact de l’agriculture sur le climat ? Comment généraliser les atouts de l’agriculture dans la politique climatique ? Comment passer d’une gestion subie et coûteuse de crises climatiques à une politique d’anticipation et d’adaptation ? Comment réduire les risques pris et ainsi certains coûts associés ? Comment les aides de la Politique Agricole Commune doivent-elles répondre à ces enjeux ?

Pour aller plus loin